◮ messages : 123 ◮ arrivé(e) le : 18/05/2015 ◮ pseudo : algophobia_ ◮ autres comptes : x ◮ crédits : seashell (avatar). ◮ points : 40
Artemisia Donovan
what's wrong with a little chaos ?
Sujet: the warriors (montague) Lun 1 Juin - 23:04
the warriors.
chaos isn't a pit. chaos is a ladder Δ GOT
C'est une sombre journée. Aussi bien pour les mutants qu'en ce qui concerne le ciel au dessus de nos têtes. De gros nuages gris -voir noirs- se massent depuis des heures dans la vaste étendue bleue qui nous surplombe et menacent de se rompre d'un instant à l'autre pour déverser des flots d'eau glacée. Une journée idéale pour exercer la justice. Un brin cruelle. Notre justice, celle qui domine le monde et le régit dans l'ombre. Cette justice là a un goût de triomphe. Des paillettes sur la langue, des pilules de jubilation. Une drogue invisible et pourtant tellement puissante. C'est ce que je recherche dans cette profession. En plus de purger le monde de créatures qui ne devraient même pas exister, évidemment. C'est ce que nous envisageons de faire aujourd'hui. Nous patientons depuis un petit moment déjà dans cette forêt humide, à quelques kilomètres du lac Ontario. Nous guettons sagement les proies. Nous sommes les ombres qui n'attendent que de bondir pour assouvir leur désir d'assainir les lieux. Notre philosophie n'est pas celle du plus grand nombre mais nous en sommes fiers. Je sais que je fais en quelque-sorte partie de l'élite rien qu'en regardant pour qui je travaille. Montague Woodcroft n'est pas n'importe qui au sein du HAMMER, loin de là. Et j'ai le privilège de bosser pour lui. Je ne réalise toujours pas la chance que j'ai. Cette opportunité d'apprendre beaucoup de choses auprès du tribun de l'organisation au cours de missions comme celle-ci. Vraiment enrichissantes. Sachant qu'ensemble nous chassons les mutants -bien entendu-, et que son expérience a de quoi inspirer tous les chasseurs qui le sont depuis moins longtemps que lui. Je me sens encore tellement bleue parfois. La petite nouvelle de la milice qui malgré quatre ans préalables de services au sein du HAMMER n'a intégré son corps d'élite que moins d'un an auparavant. Comprenez ma stupeur et ma surprise quand Montague m'a contactée. Je n'arrivais pas à en revenir, je me sens tellement honorée. Même plus qu'honorée à vrai dire, et plutôt fébrile. Mais je n'en suis plus à ma première mission menée avec cet homme. Aujourd'hui je suis capable de faire bien plus que bégayer. Je sais me montrer efficace sur le terrain et d'une détermination hors pair. Bien que la patience soit un peu moins mon fort. Je commence à avoir des crampes et l'attente silencieuse m'ennuie beaucoup. Je ne supporte pas de rester immobile trop longtemps. J'ai toujours besoin de me tenir occupée. Trop impulsive diront certains. Toujours est-il que je viens de repérer du mouvement. Ça s'agite de plus en plus du côté des cibles. Pourtant je ne crois pas qu'ils aient remarqué notre présence, sauf si l'un d'eux a une faculté spéciale agissant comme un radar. Mais je ne crois pas que ce soit le cas. J'espère bien que ce n'est pas le cas. Des heures d'attente pour être surpris...ce serait tellement décevant. Je me tourne vers mon supérieur, dans l'attente d'un ordre ou d'une directive pour ce qui va suivre. Je pense que les prochaines minutes -voir heures, qui sait- promettent d'être très intéressantes.
Sujet: Re: the warriors (montague) Mer 3 Juin - 0:10
the warriors.
Dans le jaillissement du volcan de notre être, le venin accumulé en nous ne suffirait-il pas à empoisonner le monde entier ? Δ E. Cioran
Il faisait frais, mais aux yeux de Montague, c'était les conditions idéales pour une traque. Sa natale Angleterre avait fait de lui un adorateur de la pluie, et même s'il ne pleuvait pas, cela lui rappelait beaucoup son lointain Yorkshire, et la lande dans laquelle il avait grandi. Comme quoi, le vieux continent n'avait pas à rougir face aux conditions climatiques de cette région des grands lacs. La jeune Donovan et lui étaient tapis dans cette forêt depuis un petit moment déjà derrière ce tronc d'arbre mort. Un poste de premier choix. Idéal. Jumelles en main, Montague observait dans le silence le plus totale la bande d'immondices, que l'on appelait aussi mutants, s'agiter à plusieurs mètres de leur position. Mais ils n'étaient pas les seuls à s'agiter. Artemisia avait elle aussi du mal à tenir en place, et cela finit par lui arracher un soupir lassé. Il fallait bien que jeunesse se passe. Et il ne pouvait certainement pas reprocher à la jeune femme son impatience. Il l'était, lui aussi. Impatient. Impatient de réduire la vermine, de voir des expressions se couper net, des regards se figer définitivement. C'était son hobby. Et c'était devenu celui d'Artemisia Donovan à partir du moment où il l'avait prise sous son aile de rapace. Il était inutile de préciser que son choix avait fait mille surprises. Une fille ? Oui. Mais pourquoi ? Ce n'est pas une fille. C'est une femme. Montague était loin d'être un imbécile, et c'était après de longues semaines passées à scruter les rangs de la milice qu'il avait mais son choix. Il n'avait pas opté pour la masculinité, il n'avait pas opté pour les muscles. Il avait opté pour ce qui, chez la jeune Artemisia, lui serait le plus utile à l'avenir : sa rage, et sa persévérance. Dont elle était merveilleusement pourvue. La jeunesse n'était ni un atout ni une contrainte. La jeunesse était facultative. Montague ne cherchait pas à se faire des amis dans le lot de miliciens boutonneux et à peine capables de tenir une arme. Il voulait une élite, formée à sa manière. Et Artemisia était la première. Il était juste d'affirmer que Montague se considérait comme une véritable modèle, et la modestie n'ayant jamais été son fort, cela ne lui avait chatouillé l'esprit qu'on puisse le penser prétentieux – ce qu'il était en tout point de vue. Un homme prétentieux, mais à qui il était dur de reprocher des choses finalement. Car si Montague pouvait se vanter d'être un véritable modèle, c'était avant tout parce qu'il avait réussi. Et réussir, de nos jours, n'était pas donné à tout le monde.
Montague rangea discrètement les jumelles à l'intérieur de sa veste, au moment où sa compagne se tournait vers lui, dans l'attente de consignes. Il ne daigna pas la regarder sur-le-champ, ses yeux bleu foncé scrutant entre les arbres, sa vue plus qu'excellente pour son âge ne la trahissant pas. La jeune Donovan avait raison. Il fallait agir. Il se tourna vers elle. « Ils sont nombreux. Mais à nous deux, nous n'aurons aucune difficulté à les mettre hors d'état de nuire. » Il parlait d'un ton posé, calme, presque rassurant. De cette voix presque chuchotante, mais qui paraissait tellement vive. Il quitta momentanément Artemisia des yeux pour regarder en direction de rebelles, puis il ajouta : « Je pensais les attaquer de front, mais il vaudrait mieux utiliser les flancs. Bon. Je te laisse celui de droite. Ces saloperies vont regretter d'être nées. » Il allait s'éloigner, son revolver en main, lorsqu'il se tourna une dernière fois vers Artemisia et sa tignasse blonde. « Oh, et, Artemisia. Une dernière chose. » Un sourire d'une malveillance inouïe déforma son visage. « Pas de quartier. »
