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HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie

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Charlie Ossinov
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Charlie Ossinov
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MessageSujet: HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie EmptyMer 27 Mai - 18:49

HIS MIND IS A MACHINE

You lost faith in the human spirit, you walk around like a ghost, Your star-spangled heart Took a train for the coast. When you shine you're a hilltop mansion So how'd you lose the light? Was it blown by the wind In the still of the night?

Il n'aimait pas s'extirper de New York. La ville qui ne dormait jamais avait suffisamment de merveilles dans ses boyaux pour qu'il s'y complaise et ne souhaite pas le moins du monde se mettre à vadrouiller dans les quatre coins du pays. Il la connaissait sur le bout des doigts à force de l'arpenter, les artères des routes et les veines des ruelles, la musique des voitures et de la foule, les odeurs de bitume trop chaud et de froid, il pouvait y naviguer sans avoir besoin de carte. Et c'était quelque chose de rassurant. Savoir qu'il y avait toujours un échappatoire, qu'il ne pouvait pas y être claustrophobe. Il aimait New York pour bien plus de choses qu'à cause d'une simple routine installée depuis trente-deux ans.
Mais de temps en temps, Charlie n'avait pas vraiment le choix. Comme ce soir-là, où son meilleur ami d'enfance l'avait invité à Washington pour le rejoindre dans une soirée luxueuse. Bien que meilleur ami soit un terme peut-être hâtif et éculé ; rejeton d'un des collègues de son père, le blondinet avait passé ses babillages d'enfance avec ce gars-là mais leurs routes avaient tellement divergé qu'ils n'avaient fait que s'éloigner avec les années. Soit l'invitation était une tentative désespérée de renouer des liens défaits depuis longtemps, soit une simple courtoisie et le gars ne s'attendait même pas à ce qu'il se pointe. Et pourtant, il était là. Balancé au milieu d'un hôtel particulier au cœur de Washington où tout le monde avait l'air bien plus propre que lui. Oh bien sûr, il avait un costard dans son placard pour les grandes occasions, quelque chose de remarquablement coupé et cher mais malgré ça il avait encore la barbe trop mal taillée et trop présente, les cheveux trop longs. Et puis, pour en rajouter encore au côté débraillé, il avait bien trop l'impression d'étouffer dans ce foutu costard. Il ne lui avait fallu qu'une petite heure avant de se débarrasser de la veste et de rouler les manches de la chemise. Comme ça, c'était bien mieux.

Trois heures qu'il était là, entre le buffet et l'orchestre. Un orchestre. De base, il n'avait pas signé pour se retrouver dans une soirée tellement guindée, à la moyenne d'âge d'environ cinquante ans. Ce n'était pas là-dedans qu'il pourrait trouver quelque chose à mettre sous les draps, malgré sa relative absence de morale il aurait eu des scrupules, et surtout un vibrant malaise, à dégoter quelqu'un dans ce tas vivotant de luxe. Quand au côté jeune, soit ils étaient justement trop jeunes, soit déjà en train de faire une parade nuptiale. A croire qu'ils étaient là-dedans pour se mettre un fantôme de bague au doigt, ça n'aurait pas étonné le boxeur d'ailleurs. C'était bien connu, les riches ne faisait une progéniture qu'avec les riches. Et lui, en attendant, il s'emmerdait. Charlie n'avait même pas été foutu de mettre la main sur Samuel, pourvoyeur de l'invitation qui l'avait flanqué là-dedans. Il l'avait aperçu une ou deux fois, de dos, mais plongé dans une conversation assommante sur les cours de la bourse. Et le blondinet n'avait eu aucune envie de se plonger dans ce genre de discussion, ni sur la politique ni sur quoique ce soit – à croire qu'il n'avait pas assez grandi malgré sa carcasse musculeuse. Et ensuite, pouf, plus de Samuel. Peut-être bien dans une chambre, s'il n'avait pas changé depuis le lycée ou alors le champagne avait eu raison de son équilibre.
Charlie retourna d'ailleurs à la contemplation de son propre verre. C'était le dixième ou le vingtième ? Comme si on pouvait s'assommer et goûter l'ivresse avec ça. Mais il le siffla quand même ; c'était bon cette saloperie. Une fois la flûte reposée, il tapota sur la poche de son pantalon pour constater la présence de son paquet de cigarettes. Il s'apprêtait à l'extirper et à se carapater pour en fumer une quand une silhouette retint son œil. Une grande carcasse qui ne détonnait pas dans ce monde d'or et de diamant, le costard ajusté, les cheveux coiffés, la barbe taillée. Un blondinet avec les yeux trop froids. Shawn. Le hasard était trop énorme. Tous les deux vivaient à Brooklyn, à plusieurs routes d'ici. Le blondinet avait une raison de se retrouver ici, mais Shawn ? Son apparence se fondait parfaitement dans le tableau, mais il y avait à jurer que ni son mental ni son histoire et encore moins sa situation ne le rattachait à ce genre d'endroits. Le premier moment de surprise passée, Charlie esquissa un sourire narquois. Pourquoi venait-il se perdre ici, celui-là ? Il aurait pu l'ignorer, surtout que la glace dont il était taillé le mettait toujours mal à l'aise, mais il sentait poindre la jubilation à l'idée de lui tourner autour pour le titiller. Pour tenter de l'extirper de sa gangue. Pour voir si, quelque part au fond, il restait une parcelle d'humanité. Alors Charlie abandonna sans hésitation son envie de fumer pour s'enfoncer dans la foule et se rapprocher de Wilworth. Ne prenant même pas la peine de signaler sa présence, quitte à se prendre un coup de coude dans l'estomac ou un poing dans le nez, il tendit la main pour la poser sur sa hanche avec un large sourire, teintant ses gestes d'une tendresse amoureuse toute fausse.  « Je pensais pas que tu sortais de ton glacier pour autre chose que pour cogner. » Lança-t-il avec le sarcasme sur le bout de la langue. Il lâcha sa hanche aussitôt qu'il l'avait saisi pour se coller en face de lui, la tête penchée et les yeux occupés à sombrer dans les siens.  « Qu'est-ce que vient faire un agent de comm' dans un truc comme ça ? Surtout à Washington ? » Continua-t-il, la voix nonchalante, mais les yeux pétillants et en alerte. Quelque chose d'étrange se dégageait de la carcasse de Wildworth, il y avait une odeur de mensonge autour de lui et Charlie était bien décidé à s'agripper à tout ce qui était de travers pour en savoir plus. Ou tout simplement pour le plaisir mesquin de le faire sentir de ses gonds.  


Dernière édition par Charlie O'Shea le Sam 30 Mai - 2:46, édité 1 fois
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Shawn Wildworth
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MessageSujet: Re: HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie EmptyJeu 28 Mai - 0:10

Autrefois, la capitale états-unienne abritait le quartier général le plus connu, le plus éminent du SHIELD : le Triskelion. Personne ne le ratait ; comment le pouvait-il, tant l'organisation censée être secrète s'affichait sans se soucier de paraître ostentatoire et richissime ? À ce jour, dernier vestige d'un univers que l'on qualifierait sans hésiter de fantastique ou d'illusoire tant il paraissait improbable que de vivre parmi des super-héros et des extra-terrestres, d'innombrables tracés enchâssés dans le béton. Fondations de bâtiments révolus, dépassés de mode et oubliés du commun des mortels. Shawn ne s'en souvenait pas ; bien trop jeune pour avoir arpenté un siècle plus tôt ses dédales de secrets parfaitement cloisonnés, tenus hermétiques par des badges calibrés. Il ne l'apprit qu'à son entrée dans cette organisation millénaire aux noms aussi changeants que ses sigles. Récurrence de l'aigle, néanmoins ; animal incarnant la justice, quoi de plus normal que les américains le choisissent ? En contradiction avec le nom de l'organisation, certes, mais suffisamment imagé pour qu'il marque les esprits de façon indélébile. D'ailleurs, ses supérieurs ne se gênèrent pas pour l'envoyer se balader en plein coeur de Washington DC, en plein coeur d'une réunion de vieillards aux comptes en banque planqués dans un quelconque paradis fiscal – à choisir, le blondinet préférait son matelas. Enfoncé dans un costume bien trop saillant et coûteux pour lui, il parcourait de ses yeux aux allures métalliques une pièce, pour l'instant, pratiquement vide. D'après les chuchotements et les murmures qu'il percevait des quelques cinquantenaires féminines présences, sa gueule d'ange, sa tenue noire jusqu'à la cravate, protégeant une chemise pourpre mettaient en valeur la grisaille de ses pupilles et l'épaisseur avantageuse de sa musculature. Elles soupiraient au moindre de ses mouvements et ça avait le mérite de l'agacer, bien que sa trogne ne le montre pas ; impassible, aussi froid que la glace, il ne s'autorisait aucun sourire pour le moment. Sa cible n'était pas encore arrivée. L'homme qu'il se devait de charmer si nécessaire ne pointerait le bout de son nez que lorsqu'il le jugera indispensable. Encore un type de personne que l'agent n'appréciait guère. Imbu de lui-même, persuadé d'avoir le monde à ses pieds, le juge du tribunal le plus usité de la région ne s'octroyait des sorties qu'en charmante compagnie. Féminine comme masculine. À croire qu'en plus de juger des affaires d'états complexes, il appréciait défrayer la chronique jusqu'à, d'après les dires de certains littéraires, s'inspirer un peu trop des mœurs légères des romans libertins du milieu du XXIème siècle. Un nouveau genre, un nouveau mouvement beaucoup plus trash et beaucoup moins subtil que celui des français du début du XVIIIème siècle. Pour le temps qu'il avait vu lors de ses bien trop courtes études littéraires, Shawn en conservait d'excellents souvenirs, planqués au fond de son crâne et rangés dans des casiers qu'il n'hésitait pas à ouvrir, au contraire de ceux jonchés d'immondices.
Pour tuer le temps, bien qu'il puisse sans soucis fixer le vide jusqu'à en perdre la raison – à moins que ça ne l'aide à la conserver ? - Shawn choisit de se caler non loin de la table parcourue de mille et un plat tous plus différents les uns que les autres. Pour se fondre dans la masse qui s'accroissait à mesure que les minutes défilaient, il s'empara d'un canapé enrobé d'une tranche de saumon fumée. Un carnivore que d'autres carnivores dévoraient, quelle ironie. Quel destin misérable pour une créature qui ne saisissait guère pourquoi on se nourrissait de sa chair. Moins d'une heure plus tard, la majeure partie des invités se présentaient déjà l'accueil, carton d'invitation à l'écriture inclinée en main. Shawn, lui, avait obtenu la sienne grâce au SHIELD. Si les agents n'obtenaient que peu de gratification pour leur boulot exemplaire et particulièrement retors, leur employeur ne lésinait pas sur l'équipement et l'exactitude des documents fournis pour les missions. Un paquet pour un costume ajusté avec soin – quoique, le blondinet dû quand même mettre la main au porte-monnaie –, une somme conséquente pour l'invitation et une excuse valable pour justifier sa présence. Une excuse que de toute façon, Shawn aurait trouvé lui-même : son employeur « officielle » l'autoriserait, pour sûr, à assister à ce type de réunion des puissants.

Sans se soucier des femmes qui cherchaient à obtenir ses faveurs, Shawn se faufila entre elles avec la souplesse d'un serpent. Sa cible. Toute proche. À quelques pas. Entourés d'hommes aux costumes encore plus coûteux que le sien. D'ailleurs, une imperfection résidait dans le creux de ses hanches : veston trop serré, trop moulant. À moins que ce ne soit fait exprès ? Un sourire s'étira sur des dents éclatantes, une main un peu trop calleuse se tendit et des mots furent prononcés. « Bonsoir, monsieur le sénateur. » Autant le brosser dans le sens du poil d'entrée de jeu ; la subtilisé correspondait à l'agent lorsqu'elle était indispensable. Auquel cas, le charme et le semblant d’idolâtrie fonctionnait à merveille. La barbe parfaitement taillée, les cheveux impeccablement coiffés et le sourire suffisamment avenant suffirait probablement à faire fondre le sénateur. Un goût pour les jeunots, paraît-il. Un goût pour les blondinets aux gueules d'ange, voilà pourquoi ses supérieurs l'avaient choisi : Shawn correspondait parfaitement aux goûts en matière d'homme de la cible. En espérant qu'il ne devrait pas dépasser le stade des simples coquineries soufflées au creux de l'oreille ou un nouveau casier s'ouvrirait… Encore plus crasseux que les précédents. Alors qu'on le laissait seul en présence du sénateur, qu'il s'apprêtait à engager une conversation teintée de curiosité dissimulée sous une dose conséquente de flatteries, une main s'agrippa sauvagement à sa hanche. Se faufilant presque avec envie, manquant de se frayer un chemin sous sa veste sombre. Ses nerfs se crispèrent, entraînant avec eux ses muscles qui se bandèrent. Shawn n'eut gère besoin de se retourner pour reconnaître la sécheresse des doigts d'un boxeur. Du boxeur. Charlie O'Shea. En plus de déglinguer son plan d'une mièvrerie dans son geste feinte, les mots qui dégobillèrent de sa bouche eurent raison de l'intérêt que le sénateur lui portait. Voilà qu'il le songeait maqué avec un jeunot crasseux. L'ange et le démon. L'homo sapiens et l'homo superior. Le boxeur aux poings trempés dans l'acier et l'agent sur-entraîné du SHIELD. Avec une vivacité nouvelle qui ne sciait nullement à sa couverture d'homme délicieux à voir et à toucher, Shawn se retourna. Face à face. Comme sur le ring. Sauf que ce soir, ils ne se cogneraient pas. Ils ne dégobilleraient pas du sang par les nasaux, ils ne s'exploseraient pas les veines jusqu'à ce que des hématomes s'y forment. « Je ne sors de mon glacier que pour l'alimenter d'une nouvelle couche de glace, voyons. Quoi de mieux que le luxe et les billets à profusion pour m'aider ? » Rétorqua-t-il du tac au tac, s’immisçant dans un nouveau jeu qu'O'Shea mordrait sans hésiter. Il le savait. En plus d'être prompt à distribuer des coups, ses neurones bourdonnaient. Le sourire de l'agent de communication déguisé disparu aussitôt que ses yeux captèrent ceux de son presque meurtrier.
Perçant la pellicule aqueuse des yeux d'O'Shea, le blondinet capta de la curiosité. Une curiosité malsaine, tournée vers l'étrangeté que son vis-à-vis dégageait. Tout ça parce qu'il le connaissait ; des inconnus ne décelaient chez lui qu'une candeur sublimée par des yeux aux teintes de l'acier. Son âme, elle, s'y trempait allègrement, se protégeant des moindres sentiments et sensations parasites. « Je n'ai pas à me justifier. Ma présence n'est pas plus choquante que la tienne. Je croyais que tu préférais tabasser des miliciens à défaut de ne pas savoir te tenir en société. » Malgré les plus plates excuses du mutant, un ressentiment torturait toujours Shawn. Après presque vingt ans sans un mot, comment pouvait-il éradiquer aussi facilement le souvenir de ses poumons dévorés par la fumée ? Sans se démonter de la promiscuité d'O'Shea, Shawn attrapa une coupe de champagne posée sur le plateau d'un serveur adroit ; il ne remarqua même pas l'absence d'un de ses verres. Une autre facette de sa personne s'affichait aux yeux de l'adolescent qu'il avait connu, jadis. Une facette qu'il ne connaissait pas et qu'il ne connaîtrait que ce soir. Pour la réussite de sa mission, Shawn devait se débarrasser de cette épine enfoncée dans son pied. Si profondément que l'évidence même apparue sous ses yeux : il lui faudra des heures pour la déloger.


Dernière édition par Shawn Wildworth le Sam 30 Mai - 3:07, édité 2 fois
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Charlie Ossinov
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MessageSujet: Re: HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie EmptySam 30 Mai - 2:52

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You lost faith in the human spirit, you walk around like a ghost, Your star-spangled heart Took a train for the coast. When you shine you're a hilltop mansion So how'd you lose the light? Was it blown by the wind In the still of the night?
Toute son attention s'était tendue vers Shawn dès le moment où il l'avait aperçu. Obnubilé par cette silhouette en tissu noir et pourpre qui se gravait sur sa rétine comme un tableau de maître. Le costard cousu par des doigts d'or lui allait bien, autant que le jogging crasseux et la sueur dégoulinant sur la peau. Il y avait souvent pensé, à Wildworth. Il s'était immiscé dans ses pensées comme une brume depuis leur combat, imposant une présence lourde et spectral dans un coin de sa tête. C'était une étrange fascination aux pétales qui s'ouvraient lentement, mêlée de dégoût, de malsain et de curiosité, la même qu'un enfant éprouvait face au feu. Mais Charlie connaissait le feu ; il le dévorait en entier jusqu'à ce qu'il s'incarne en ses veines, jusqu'à e qu'il fasse de lui un brasier excessif et passionné. Ce qu'il ignorait, c'était la glace. Tout ce qui construisait Shawn, il voulait y poser les doigts pour le remodeler et en arracher des bouts, pour voir si c'était aussi froid sous ses ongles et sous sa langue, il voulait voir si ça brûlait aussi facilement que la chaleur. Il voulait voir jusqu'où s'étendait la nécrose de ses yeux. De quel terreau se nourrissait les racines de cette fascination, il ne le savait pas vraiment. Peut-être était-ce le désir de douleur, pervers et lubrique qui le pétrissait qui s'était gorgé des coups de l'angelot. Ou peut-être était-ce la vie qui l'incendiait qui se retrouvait attirée irrésistiblement par la mort dans les prunelles de Shawn. Ou alors le péché de son adolescence qui revenait le hanter, l'attachant comme un souvenir un fantôme, l'envie de voir quels dégâts il avait fait, quels dégâts il pouvait réparé .. Ou quels dégâts il pouvait encore causer dans cette statue de marbre. Il se retrouvait irrésistiblement attiré par lui, comme un papillon par une lumière. Pétrifié par le froid. Ensorcelé par le goût du malsain. Il n'avait pas quitté son dos des yeux alors qu'il traversait la salle et il était encore tellement obnubilé en agrippant sa hanche qu'il n'avait pas vu son interlocuteur, le sénateur. Non pas qu'il n'éprouve une quelconque gêne quand à faire ainsi irruption avec si peu de pudeur devant un grand des Amériques mais il aurait dû le reconnaître pour être le géniteur de Samuel. Un être déviant dont les frasques s'étendaient dans les journaux peut-être, mais Charlie le connaissait surtout depuis qu'il n'était qu'un môme brailleur. A la place de le saluer, il préférait afficher une moitié de sourire en regardant Shawn. D'aucuns auraient dit qu'il le bouffait des yeux. C'était peut-être un peu vrai. Shawn était beau, il fallait bien le dire, d'une beauté marmoréenne qui repoussait presque. Mais le désir n'était pas ce qui brûlait le plus haut dans le bleu de Charlie.  « J'ai tendance à ne pas aimer les réunions mondaines, c'est vrai. » Concéda-t-il à Shawn quand il eut fini de parler, sans se départir du rictus sur ses lèvres gercées.  « Mais le monde entier n'est pas un ring. Alors que toi … Je t'ai à peine effleuré que t'étais crispé des pieds à la tête. P'têtre qu'il aurait fallu que je glisse ma main sous ta veste pour que tu me casses la gueule ? » Ajouta-t-il sans se départir de son sourire presque charmant, tendant le bras à la suite de Shawn pour attraper une coupe de champagne et la siroter. Il ne s'y était pas trompé, dès que sa main s'était posé sur lui il avait senti à travers le tissu tout le corps de l'angelot se raidir comme un arc prêt à tirer.  « Et ça reste bien plus étonnant que tu sois là que moi. Mais je suppose que tu n'as pas envie de répondre à ma question, monsieur l'agent de comm'. » Il n'en démordrait pas, ce type était bien trop titanesque, trop froid, trop tout, pour se complaire dans ce genre de travail.

Il n'eut pas le temps de continuer plus avant la conversation que la main du sénateur se posait sur son épaule, lui arrachant un vague sursaut.  « Eh bien Charlie, tellement accaparé par ce jeune homme que tu ne songes même pas à me saluer ? » Lança-t-il d'une voix affable, mais si le boxeur était un peu plus affûté aux exercices des soirées mondaines et à la délicatesse du langage corporel, il aurait senti les affres d'un certain agacement et d'une pointe de jalousie. Envers lui. Le vieux au lit bien trop souvent chauffé était agacé parce qu'il venait de lui souffler Shawn sous le nez. Du moins, ça, c'était ce que le sénateur croyait. Mais Charlie ne vit rien de tout ça, et se contenta d'un large sourire pour exhiber les perles blanches de ses dents.  « Mes plus plates excuses, John. Mais maintenant, c'est chose faite. » Répliqua-t-il avec une nuance d'effronterie dans la voix, tendant la main pour serrer celle de l'homme. Une peau douce et vieillissante contre la rugosité et la sécheresse de la sienne. Qu'il appuie un peu et il en était sûr, il aurait pu lui broyer les os dans son étreinte.  « Samuel t'as invité je présume ? Bien, cela fait trop longtemps que je ne t'ai plus vu. Tu devrais repasser le voir, un de ces jours. Nous voir. Je suis sûr qu'il y aurait des sujets de discussions à foison. » Aucun, à dire vrai. Charlie avait beau réfléchir, il ne voyait qu'un océan d'ennui et de mal-être. Il avait beau être né avec des diamants sur les ongles, il y avait toujours eu quelque chose de différent entre lui et les autres. Entre eux et les autres. Dans son sang, il y avait la violence et le feu, une vie qui brûlait aussi vive qu'un feu de Saint-Jean, quelque chose qui étouffait entre les murs de cet hôtel trop blanc. Quelque chose qui angoissait, dans cette poignée de main trop douce et trop fragile.  « Je n'hésiterais pas. » Répondit-il et la conversation se conclut ainsi, non sans que le sénateur ne s'attarde sur Shawn pour lui serrer la main à son tour en s'approchant assez de lui pour murmurer quelques mots qui échappèrent à Charlie. Oh. Il avait oublié depuis le temps qu'il ne rôdait plus dans les villas que le père de Samuel était un odieux dépravé, coureur de jupons de première catégorie qui avait collectionné les femmes et les hommes. Un queutard. Et sa réputation n'était plus à inventer, personne n'en parlait mais tout le monde le savait. Il haussa un sourcil, fit claquer sa langue en prenant une gorgée de champagne.  « Je pensais pas que t'étais ce genre de mec. » Ne put-il s'empêcher de commenter à l'intention de Shawn, d'une voix presque neutre. Parmi tous ceux de la soirée, s'était-il vraiment approché de John par le plus pur des hasards ? Il ne pouvait s'empêcher d'avoir un fantôme de doute qui planait. L'angelot était-il assez naïf pour ce genre de chose ? Et s'il ne l'était pas, était-il assez vivant pour verser dans la seconde hypothèse ?
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Shawn Wildworth
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MessageSujet: Re: HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie EmptySam 30 Mai - 23:01

Avec un soupçon de chance et de savoir-faire, Shawn réussirait à se débarrasser d'O'Shea. Suffisait de l'envoyer paître vingt milles lieux sous les mers ou même de lui proposer une paire de miches attrayantes pour qu'il cavale s'y perdre. Ça n'avait sûrement pas changé depuis le lycée. La chance tournerait peut-être du côté du blondinet : sa froideur empêchait quiconque d'approcher, à moins qu'il n'affiche une mine débonnaire et un sourire cordial. Or, avec O'Shea, le contraire s'appliquait. Accroché à ses basques, aussi collant qu'un chewing-gum et aussi irritant qu'une sangsue, l'agacement pointait dans le neurones gelés de Shawn. Une première. Une chose si rare que quiconque le remarquerait n'hésiterait pas à se risquer à la cajoler. En plus de pomper toute son énergie dans une discussion dépouillée de sens, le boxeur se mêlait d'affaires qui ne le regardaient nullement. Même leur combat avait plus d'intérêt à l'homme aux yeux d'acier. Effacés par le temps, ses hématomes s'étaient dissipés. Ne restait plus qu'une envie revêche de terminer cette ridicule altercation pour déterminer qui, des deux, méritait la palme d'or du combattant aux poings d'acier. Ses doutes méritaient de disparaître, que ce soit dans la victoire ou la défaite. Bien sûr, en plein coeur d'une soirée mondaine dans la capitale états-unienne, ça ne conviendrait pas ; mieux valait se tenir coi et immobile. Risquer de se faire repérer dans un endroit pareil, quelle idée sogrenue. Des dizaines de miliciens se tenaient, postés, dans tous les coins, surveillant les haut gradés du HAMMER – et les politiciens les plus friqués de la région – qui s'extasiaient devant des plats constitués de saumon, de caviar et de poissons rarissimes, ça n'annonçait rien de mirobolant. D'autant plus si O'Shea ne cessait pas de cataloguer toutes les erreurs qui salissaient sa couverture. Imprégné d'une habitude voulant à parer toutes les éventualités, à se protéger à la moindre agression – aussi minime soit-elle – d'aiguisés réflexes avaient poussé Shawn à se crisper. En plus de titiller ses gongs branlants, O'Shea jouait avec ses nerfs les plus aisément corruptibles vers la violence.
Instinctivement, ses doigts se resserrèrent autour de sa coupe de champagne alors qu'il s'exhortait au calme en aspirant une longue gorgée. Aucune envie de répondre. Aucune envie de s'expliquer. À quoi bon ? O'Shea ne le croirait pas. O'Shea ne le croyait jamais, incapable de comprendre à quel point l’exactitude se peignait sur la langue de l'agent du SHIELD déguisé : agent de communication, il l'était vraiment. Officiellement, ça lui servait bien plus qu'il ne croyait ; grâce à ce job florissant, Shawn se faufilait dans toutes les soirées les plus huppées de l'État de New York. Et même deux ceux avoisinants. Les questions incessantes et pernicieuses d'O'Shea, en plus de l'agacer, avaient le mérite de lui refiler une sale impression. Sa colonne vertébrale s’empoissait de terreur. Ses facettes les plus sombres remontaient à la surface, grappillant de plus en plus de terrain sur sa gueule d'angelot à qui, d'après les gens, la vie souriait. D'après le blondinet, elle lui tournait plutôt le dos et s'éloignait en cavalant. Une malpropre, la vie. Une charogne qui ne se souciait que des meilleurs morceaux à engloutir, laissant les carcasses dépouillées et vides, anesthésiés de tout sentiment, de tout espoir. Une garce. Une chienne qui ne se priva pas de déglinguer la moindre parcelle d'espoir, d’annihiler la moindre microscopique envie de l'enfant qu'abritait encore Shawn : celle d'être accepté par sa famille, aussi crasseuse soit-elle. Alors qu'il s'apprêtait à répliquer, à briser les vains espoirs d'O'Shea de lui arracher la vérité, le sénateur Thurman réapparu. Sa cible. L'homme qu'on lui avait dit de se méfier, l'homme qu'on l'avait obligé d'approcher. Par tous les moyens nécessaires et imaginables. Retrouvant son sourire et sa paire de quenottes d'une blancheur candide, il se tourna vers le sénateur de renom. Que visiblement, O'Shea connaissait. Un peu trop bien.

Le nez de Shawn se plissa alors que ses yeux se rétrécissaient. Ça ne lui plaisait pas. Pire, ça l'inquiétait. Que trafiquait O'Shea en compagnie d'une raclure de l'espèce de John Thurman ? Cependant, la chance semblait lui sourire – à défaut de la vie qui grimaçait. Le sénateur cru un instant, bien que ça ne se voyait que sur sa gueule, que le boxeur lui volait l'angelot. Quelle idée incroyablement stupide ; coquiner avec un type de son espèce, ça ne l'intéressait guère. D'ailleurs, le sénateur non plus. Plus personne ne l'intéressait. Plus personne ne méritait que Shawn creuse pour y découvrir les merveilles, ou plutôt les horreurs qu'ils dissimulaient tous, sans exception. Même O'Shea. Surtout O'Shea. Retenant un soupir mental – ne s'autorisant pas à les exprimer physiquement – Shawn prit la lourde, mais nécessaire décision de le chasser de son esprit. Pourquoi se torturer à grand renfort de souvenirs houleux ? Pourquoi apparaissaient-ils, d'ailleurs ? Enfoncés dans des boîtes savamment gardées par une armée de neurones, ils ne revenaient jamais le hanter. Jamais. À peine cette résolution fut certifiée dans son crâne que ce qui s'échappait d'entre les lèvres d'O'Shea l'interpella. Quelques mots, en vérité. Suffisamment révélateurs pour que sa curiosité d'agent du SHIELD soit piquée à vif. Je n'hésiterais pas, qu'il rétorqua à de paroles toutes plus lourdes de sens que les autres. Thurman proposait au boxeur de venir le voir. Dès que l'occasion se présentait. Parce qu'en plus, la présence d'O'Shea dans une telle soirée – qui ne collait pas au personnage, soyons honnêtes – était due au rejeton de l'homme aux milles conquêtes ? N'ayant guère le temps de se plonger dans des réflexions plus intenses, Shawn accueillit la paume  du sénateur Thurman dans la sienne. Souplesse contre rugosité. Vieillesse contre jeunesse. Lorsque le vieil homme se pencha, son souffle effleura son oreille. Ça ne parvint même pas à réchauffer la carcasse aseptisée tant elle était gelée du blondinet. Au contraire. Il s'engonça dans plus de froideur physique. Au contraire, sa tronche s'enjolivait d'un sourire en coin alors que l'acier de ses yeux grésillait. Comme si ses pupilles venaient d'être balancés sur le feu, prêts à être modelés en deux billes charmeuses et désireuses d'obtenir des faveurs verbales. Des mots, en somme. Pas une pipe. « J'espère te revoir en fin de soirée, beau blond. » Le gratifia le sénateur Thurman, non sans faufiler discrètement – même aux yeux d'O'Shea – une main sur son fessier musclé. Shawn s'efforça de ne pas afficher sa crispation. Auquel cas, son plan tomberait à l'eau bien qu'il ne contienne aucune mention de folies orchestrés dans une chambre cloisonnée de toutes parts.
Serrant sa main avec application, il ne fit que sourire alors que le sénateur s'éloignait. Encore une fois, il était piégé avec O'Shea. Sauf que cette fois, ses synapses s'activaient pour déceler la moindre activité inhabituelle chez lui. Bien qu'il ne se souvienne d'O'Shea que comme son presque meurtrier, il ne semblait guère avoir changé depuis le lycée. Toujours le même abruti prompt à utiliser ses poings, prompt à user d'un sarcasme acéré pour se défaire de situations périlleuses et dérangeantes. L'opposé du blondinet : lui, il préférait user de ses charmes évidents de d'adorables paroles. Chose qu'il ne tarda guère à faire. Avec une douceur qui ne lui correspondait pas, il se faufila près d'O'Shea. Sans se départir d'un sourire angélique et diablement attractif. « Par ce genre du mec, tu sous-entends celui qui écarte les cuisses pour les puissants ? Ça peut se faire de façon égale avec les friqués, tu sais. » Répondit le blondinet tout en s'approchant subtilement de son vis-à-vis. Un peu trop, peut-être. Mais ça n'avait aucune importance ; le sous-entendu, O'Shea le percevait.

Finissant sa coupe de champagne, ses yeux d'acier se dardèrent sur la silhouette d'O'Shea. Visiblement incapable de tenir dans un costard : la veste avait déjà disparu de ses épaules. « J'imagine que tu connais le sénateur et son fils grâce à ton père. » Esquissa l'agent sous couverture nonchalamment. Une affirmation sans importance qui reposait sur l'entière coopération du boxeur. Passer du coq à l'âne, embrouiller ses cibles, Shawn savait pertinemment le faire.
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Charlie Ossinov
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HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie Empty
MessageSujet: Re: HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie EmptyDim 31 Mai - 1:47

HIS MIND IS A MACHINE

You lost faith in the human spirit, you walk around like a ghost, Your star-spangled heart Took a train for the coast. When you shine you're a hilltop mansion So how'd you lose the light? Was it blown by the wind In the still of the night?
Des mots murmurés du sénateur, il n'avait rien entendu. De sa main impudique sur les reins de Wildworth, il n'avait rien vu. Ses yeux valsaient sur la salle en dissonance avec la musique, voyant tout en ne notant rien, se noyant dans une masse de gens qu'il ne connaissait pas. Malgré toute l'assurance dont il était pétri, il n'était pas à l'aise dans cette marée humaine momifiée de dollars. Dire qu'il ne les connaissaient pas le moins du monde aurait été hypocrite ; il était l'un de ces gosses  bercés dans des draps en soie, ouvrant le bec pour avoir l'or déversé directement sur la langue. Mais plutôt que de voguer avec eux, il voguait à côté d'eux. Sa carcasse qui gagnait sa vie en l'arrachant au sang n'avait rien à faire parmi ceux qui s'asseyaient derrière un bureau en regardant les fluctuations de la bourse ; rien n'était mieux, rien n'était pire. Mais quand tout était différent entre eux, à part l'argent qui boursouflait leur porte-monnaie et celui dont Charlie avait joui en grandissant, pouvait-il vraiment prétendre se couler dans ce monde-là avec aisance ? Peut-être en donnait-il l'impression. En vrai, il ne voulait rien de plus que sa pote à l'accent américain tellement parfait qu'il en sonnait faux, les gars sur qui il cognait, un verre de vodka, une clope entre les doigts et la nuit par la fenêtre de son appartement, déchirée par les lumières de la ville. Ce n'était pas bien compliqué, comme désir. Charlie n'avait jamais eu de grandes ambitions, être libre, avoir un peu d'argent, une bouche contre la sienne pour un soir, pouvoir brûler. La moyenne lui allait, pour l'instant. Pas de grands idéaux, pas de noirceur sordide. Juste se gorger avec excès d'une vie qu'il agitait trop. Peut-être parce que c'était tout ce qu'un gars comme lui pouvait souhaiter, une moyenne confortable pour s'éloigner le plus possible de la menace latente qui rongeait les atomes de son corps. Et les autres lui faisait bien ressentir, cette moyenne décevante et crasseuse dans laquelle il avait choisi de s'enfoncer malgré les sourires qu'on lui décochait. Les O'Shea avaient une certaine réputation dans les sphères luxueuses. Et pas la bonne. Aleksy avait beau avoir noué bien des relations avec les années, ils restaient une étrangeté et leurs rejetons des démons. Mais autant Charlie sentait un certain malaise dans le fond de ses tripes, autant ç'avait quelque chose de jouissif de se tenir là, avec sa grande carcasse et ses cheveux trop débraillés. D'avoir un sénateur qui était bien obligé de lui serrer la main, d'avoir des vieilles élégantes qui lui souriaient, des hommes en noir et blanc qui lui adressait un geste de la tête. Il connaissait la vérité, et c'était comme un spectacle au cirque que de regarder les conventions emmailloter soigneusement la salle. Les siennes accomplies, le sénateur ne se gêna d'ailleurs pas pour se débiner après son salut à Shawn et bien que Charlie n'ait rien vu de ses mièvreries, il avait réussi à comprendre qu'il mourrait d'envie que la bouche du blondinet le goûte. L'élite de la nation n'était pas insensible aux pulsions humaines. Mais ça le surprenait plus que le blondinet s'y laisse aller.

Il commençait à se dire qu'il avait seulement voulu donner dans la politesse sans présenter une invitation, mais les mots dans sa bouche et son sourire manquèrent de lui tirer un hoquet. Ca peut se faire de façon égale avec les friqués, tu sais. Le sous-entendu n'était pas des plus subtiles, et la méfiance brûla de nouveau au fond des prunelles de Charlie, en dissonance avec le sourire qui s'étala sur sa bouche. Qu'est-ce que tu fous, Wildworth? songea-t-il alors qu'il rouvrait le bec pour parler. Pourquoi tu verses dans les bassesses d'une putain ? La logique du blondinet lui échappait. Ce qu'il était lui échappait. Et il détestait ça. Charlie se contentait bien souvent de voguer sans se soucier des autres, sans chercher à comprendre l'univers qui brûlait autour de lui, mais toute sa cervelle s'entortillait maintenant autour de cette silhouette pourpre et noire et il était bien décidé à savoir et à comprendre ce qui se cachait derrière un mur trop large et trop froid. Et tant pis s'il devait s'immoler dans ses prunelles mortes. « Exact. » Finit-il par daigner répondre, sirotant son champagne avec une nouvelle lenteur. « Son fils est un ami. » Un ami dont il ne savait plus rien, à dire vrai. « Et si on continuait cette conversation sur le balcon ? » Il commençait à étouffer là-dedans, avec cette musique trop oppressante et les gens trop nombreux, l'impression d'être un poisson au milieu d'un banc de requins. Et l'impression tenace que Shawn en était un, de ces prédateurs que tout le monde craignait et qui claquait des mâchoires pour anéantir avec un instinct primaire. Ou dans le cas de l'angelot, un instinct trop bien construit pour qu'il y réfléchisse encore. Sans même attendre sa réponse, le boxeur se faufila vers les portes ouvertes du balcon, retrouvant l'air frais de la nuit avec un soulagement non dissimulé. La musique s'étiolait lentement à la sortie des portes vitrées, et elle mourrait presque avant d'avoir atteint les oreilles de Charlie. Il ne lui fallut que quelques secondes pour sortir une cigarette et se la coller au coin de la bouche, l'allumant pour gorger ses poumons de nicotine avec délectation. « T'en fais pas, je vais pas te la souffler dans les poumons. » Lança-t-il à Shawn. L'humour et le sarcasme. C'était son langage primaire, et il n'avait rien trouvé de mieux pour sceller ses insécurités, sa peur et les cauchemars qui l'avaient secoué, quitte à ce qu'on le traite de salaud. Il ferma les yeux, laissant la fumée s'élever passivement et paisiblement pour se déchirer sur un ciel de noir bleuté. « Qu'est-ce qui cloche chez toi, Wildworth ? » Finit-il par murmurer en se tournant vers lui, la face cette fois dépourvue de sourire mais toujours la curiosité au fond des yeux. « Qu'est-ce que tu viens faire ici ? C'est pas ma place, mais c'est pas non plus la tienne. Ose me dire en face que t'es là de ton plein gré, que t'aimes ça ? Que t'as fait du gringue au sénateur parce que tu veux te faire baiser par un vieux ? » Shawn s'était rapproché de lui, avant, et Charlie fit de même jusqu'à ce que son souffle se cogne contre le sien et envahisse ses narines. « Et ose me dire que t'as envie d'écarter les cuisses pour moi ? » Et pendant qu'il parlait sa cigarette avait valsé sur le sol et sa main s'était faufilé sur la gorge du blondinet, la pulpe de ses doigts roulant sur la carotide, remontant pour s'enrouler autour de ses cheveux trop bien coiffés. Il avait son souffle entêtant sur le rebord de la langue, ses prunelles mortes dans les siennes qui le répugnant et sa bouche qui lui faisait envie. Il était beau. Tellement beau. Charlie avait envie de le déglinguer, pièce par pièce, rouage par rouage. De s'infiltrer en lui comme une pluie froide pour faire moisir son mur de glace. Encore un peu, son visage se rapprocha. Encore un peu. Et puis brutalement il le repoussa contre le mur, invisible aux yeux de la soirée, le son étouffé du violon lui grimpant dans les oreilles alors que sa bouche se pressait contre la sienne. De ses dents, il maltraita la chair de sa lèvre alors que son cœur battait au rythme d'une émotion poisseuse et brûlante, trop rapide, trop sauvage pour le violon et les flûtes. Gorgé d'exigence, avide de sa langue contre la sienne, il agrippa les cheveux du blondinet et envahit sa bouche d'un assaut primaire, engloutissant son souffle jusqu'à ce que le sien meurt. Et il se détacha de lui, les yeux trop brillants, les mains tremblantes à l'idée de brosser encore une fois sa peau. T'es vraiment beau, salaud. Mais il resta sage, s'éloigna encore d'un pas pour éteindre le feu de son sang. « Ose me dire que t'as envie de moi. Ose me dire que t'as pas la bile plutôt que le goût de ma langue dans ta gorge. »
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Shawn Wildworth
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MessageSujet: Re: HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie HIS MIND IS A MACHINE ♦ shawlie EmptyDim 31 Mai - 23:18

Déposant sa coupe sur un plateau qui passait par là, Shawn dardait son regard d'acier sur O'Shea. La main du sénateur pelotant son fessier quelques secondes plus tôt semblait encore le hanter alors qu'il se détendait vaille que vaille, affichant une toute nouvelle trogne à son vis-à-vis. Une tronche beaucoup plus charmante et débonnaire, débarrassée de sa crispation et de sa vivacité à réagir au quart de tour à la moindre agression. Sans se départir de son sourire, sans même s'éloigner de lui, le blondinet n'hésiterait pas à profiter de la moindre occasion pour faire dégobiller à O'Shea ses moindres petits secrets. Certains, ils les connaissaient déjà. Comme son atome crochu, celui déformé par une mutation bien plus dangereuse qu'elle en avait l'air : le contrôle de la fumée. Shawn, lui, ne savait contrôler qu'une chose à la perfection. Les mots qui s'extirpaient de sa bouche. Malgré son coeur aussi froid que le cercle polaire, malgré son âme rapiécé par de trop nombreux glaçons, le charme, ça lui réussissait. User de mots imbriqués dans des phrases savamment construites, ça tapait dans le mille à chaque foutue fois. Et avec O'Shea, l'effet escompté fut immédiat. Il éluda sans vergogne sa provocation éhonté, préférant s'empêtrer dans la partie qui intéressait bien plus l'agent déguisé. Celle du fils du sénateur Thurman, homme aux milles facettes, aussi caméléon que le blondinet mais dans le mauvais sens du terme ; d'après le dossier qu'on lui avait confié, il participait au financement du HAMMER. À croire que le pognon du gouvernement ne suffisait pas à entretenir l'organisation. Peut-être même que le paternel d'O'Shea y contribuait. Avec des rejetons aux atomes déglingués par la mutation, ça n'empêchait pas les gens d'être emprunt de stupidité. Réajustant instinctivement sa veste qui malgré tout, restait trop serré pour ses hanches et ses épaules, Shawn fit glisser son regard terne le long de la silhouette d'O'Shea. Il tranchait avec tous ses riches. Il ne convenait pas au standard du jeune homme à qui tout souriait, à qui les billets roulaient entre chaque phalanges et à qui toutes les femmes rêvaient de se marier. Pourtant, ce monde lui appartenait depuis qu'il dévorait toutes les ressources de sa mère au sein de son ventre. Ce monde lui ouvrait les bras avec tant de largesse que sa carcasse musclée aurait pu s'y loger sans aucune difficulté. Au contraire de Shawn qui, malgré sa possibilité de s'y insérer, n'y parvenait qu'en endossant un énième masque boursouflé qui ne sciait guère à sa véritable identité. Ici, on le connaissait sous le même patronyme : Shawn Wildworth. Mais ici, on le connaissait également pour sa beauté tentatrice et angélique, pour son sourire capable de faire fondre les hommes comme les femmes. Un pute, aux yeux de certains. Sûrement. Mais ça ne lui faisait ni chaud ni froid ; ils ne connaissaient guère le véritable Shawn, celui qui frappe avec tant de justesse que des côtes se brisent sous ses poings. Rien de plus aisé que de cogner aux endroits stratégiques pour annihiler ses cibles, non ? O'Shea en avait fait l'expérience un mois plus tôt. Et à l'instar du blondinet, toutes traces de leur altercation semblait avoir disparu, disparus sous le diktat particulièrement utile des globules blancs.
Le boxeur dissipa ses doutes – inexistants – d'un mot. Exact. Il connaissait le père comme le fils mais ne jugea pas bon d'expliciter la chose, arrangeant un semblant de grimace qui entacha le sourire du blondinet. Alors qu'il s'apprêtait à le questionner d'une façon un peu plus poussive, O'Shea lui proposa, non, il imposa de le suivre sur le balcon. Balcon qui, d'ailleurs, était presque cent fois plus large que celui de son appartement de Brooklyn. Pouvait-on encore appeler ça un balcon ? Une cour extérieur surélevée, plutôt. Sous une impulsion, il le suivit. Que pouvait-il faire d'autre ? Retourner s'empêtrer dans les bras d'un sénateur véreux en plus d'être vieux ? Malgré la sécheresse de son âme, celle-ci percevait sans mal un potentiel danger planer au-dessus de Thurman. Un danger que Wrath lui imposait, de toute façon, de braver peut importe la façon de faire. Ça incluait parfaitement offrir son corps pour assouvir les désirs d'un vieillard jusqu'à ce qu'il crache le morceau. Sans un mot, il se faufila à la suite d'O'Shea non sans fourrer ses mains dans ses poches. Bien trop grosses pour elles, d'ailleurs. Étriquées dans un tissu fin qui manquait de se déchirer au moindre mouvement brusque, il se risqua à se planter en plein milieu du balcon. Vide. Silencieux. Dépouillé de voyeurs, cela dit. Un avantage évident pour Shawn. Un agent de sa trempe préférait se perdre en tête-à-tête avec ses cibles que de se dépatouiller en présence de bien trop d'yeux indiscrets.

La gêne n'empoissait même pas ses traits. À la place, son sourires s'agrandissait comme s'il jouait un rôle savamment travaillé. Un rôle qu'il composait depuis des années, utilisait depuis presque autant de temps. À chaque fois, il fonctionnait. À chaque fois, l'on tombait dans ses filets. Mais pas O'Shea. Trop con, ou trop malin ? Sûrement les deux. Sa gueule et sa langue n'envoyaient pas les mêmes signaux, chez O'Shea. À peine eut-il allumé un de ses foutus cylindre de la mort que le blondinet se recula d'un pas. Grossière erreur, ou acte perpétré par une peur encore viscérale ? La deuxième option semblait bien plus probante. D'ailleurs, ses parois nasales se crispèrent alors que sa bouche se ferma avec la virulence de quelqu'un peu désireux d'avaler une goulée d'air. Pourtant essentielle à sa survie. Le sarcasme sciait à la perfection à la stature démoniaque d'O'Shea. Un ange et un démon, voilà ce qu'ils étaient. Et encore une fois, ils s'affrontaient. Mais qui était qui ?
Shawn ne répliqua pas. À quoi bon ? Il n'attrapait pas les perches qu'on lui tendait. Par contre, il appréciait que l'on attrape celle qu'il lançait et O'Shea ne semblait pas lui obéir. Malheureusement. La curiosité, à moins que ce ne soit l'ennui poussa l'agent à porter son regard vers le ciel. Le gris se mariait à merveille avec le bleu sombre de la nuit, dépouillé du moindre nuage. Seules les étoiles brillaient, orbes de gaz gigantesques. Celles qu'il voyait, elles dépassaient sûrement la taille du soleil. Et celle qu'ils observaient, elles étaient déjà mortes. Éteintes. À l'instar du coeur du blondinet, étouffé dans son carcan de fer. Une prison grisâtre, reflétée dans ses yeux. Pourquoi personne ne le percevait ? Pourquoi personne ne se doutait que dans la couleur de ses pupilles s'inscrivait un mal bien plus profond ? Une froideur de glace, un gel mordant et un coeur dépouillé de son humanité. Contrairement à tous les autres, Charlie O'Shea remarqua quelque chose. Qu'est-ce qui clochait, chez lui ?

Qu'est-ce qui tournait pas rond chez Wildworth ? Rien. La réponse la plus logique qu'il pouvait fournir. Tout allait à merveille dans sa tête. Ça, Shawn le savait. Ça, Shawn en était persuadé. Aucun changement ne s'était opéré sur son faciès de glace – mis à part lorsqu'il se faufilait sous un masque.  À mesure que les mots s'extirpaient de la bouche d'O'Shea, Shawn frissonnait. Sa colonne vertébrale se crispa alors qu'il n'esquissait aucun mouvement : la peur ne l'envahirait pas. La cigarette qu'il tenait toujours à la main n'aurait pas raison de lui. En vingt ans, il avait grandi, s'était endurci. Pourquoi redeviendrait-il le mioche tremblant, en proie à des tourments sans nom à cause de sa différence ? Un instant, il faillit le suivre. Il faillit lui dire que oui, il adorait ce qu'il faisait. Que oui, il appréciait se complaire dans les soirées mondaines, à siffler du champagne et à se faufiler près d'hommes et de femmes puissants pour obtenir leurs faveurs, quitte à mouiller bien plus que ses lèvres. Écarter les cuisses pour la vieillesse, pourquoi pas. Même son patron trouverait l'idée plaisante. Même le sénateur Thurman adorerait. Un blondinet comme Shawn, tailladé par la vie et par une homosexualité haït, ça offrait d'innombrables possibilités aux yeux d'un homme connu pour ses frasques sexuelles. Un jouet, pourquoi pas. Peut-être que tous pensaient ça du blondinet ; un mioche qui ne savait pas où il fourrait les pieds. Un gamin manipulable alors que c'était lui, qui les manipulait. À peine le souffle d'O'Shea rencontra le sien que ses narines se fermèrent. La fumée ne l'envahirait pas. Pas une seule foutue seconde. Qui sait ce dont était capable un mutant empêtré dans une colère sans nom. Qui sait ce qu'O'Shea pouvait refaire. Il aurait pu ravaler une goulée d'air. Il aurait pu respirer lorsque la clope rencontra le sol. À la place, ses poumons se bloquèrent. Ses muscles se crispèrent. Et ose me dire que t'as envie d'écarter les cuisses pour moi ? Résonna si fort dans sa tête que ses neurones s'entrechoquèrent. « J'o-- » Fut tout ce qu'il réussit à articuler avant qu'une paire de lèvres gercées ne rencontrent les siennes. La main vissée autour de sa nuque, il ne l'avait pas senti. Ni même la rudesse du mur dans son dos, les dissimulant à d'innombrables yeux indiscrets postés devant l'immense baie vitrée. Shawn sentit les ongles rongés d'O'Shea mordre la peau de sa nuque alors que sa langue désirait ardemment s'infiltrer entre ses lèvres. Un instant, Shawn prit la résolution de ne pas le laisser entré. De le chasser à coups de dents, de le repousser à coups de pieds. À la place, ses résistances cédèrent. Le château de cartes – ou plutôt, le château de masques – s'effondra. Ses neurones s'endormirent pour la plupart. Seuls restaient ceux du cortex reptilien. Ceux du cortex de l'instinct le plus primal, le plus bestial alors que sa bouche s'ouvrait avec la docilité d'un homme résigné. Immobile. Voilà comment était Shawn. Une véritable statue, mais plus forgé dans la glace. Celle-ci se dissipait, s'évaporait à mesure que la langue d'O'Shea s'insinuait entre ses lèvres. Un étrange mélange de champagne et de clope. Une saveur étrange, que même avec Jon il n'avait pas connu. Avec lui, c'était plutôt vin, whisky et vodka.
Les pulsations cardiaques du blondinet augmentaient de plus en plus vite, de plus en plus fort. Ses jambes manquèrent de défaillir alors qu'instinctivement, ses mains se vissèrent aux hanches du boxeur. Rugueuses, dures sous ses doigts tantôt impétueux, tantôt hésitants. La seconde possibilité s'accoutumait bien plus aisément avec O'Shea ; il imposait. Il ordonnait. Il obtenait ce qu'il désirait. Le bassin de Shawn s'encastra avec vivacité contre celui du mutant. Ses doigts filèrent sous sa chemise alors que sa langue rejoignit le bal. Elle se faufila contre son homologue, retrouvant lentement un attrait certain pour un contact physique vraiment désiré. Son esprit se verrouilla de trop, trop longues secondes. Lorsqu'il émergea de sa torpeur et se dépêtra de ses chaînes, les pupilles de l'agent se rouvrirent. Et la bouche rêche d'O'Shea quitta la sienne. Il ne comprenait pas pourquoi son souffle s'accélérait alors qu'un baiser ne représentait, au fond, que peu d'effort. La brutalité de son coeur contre sa cage thoracique ne cessait pas alors qu'il plongea ses pupilles grisâtres dans celles bleutées d'O'Shea. La bouche entrouverte, les lèvres encore humides et les hanches cuisantes, Shawn demeurait silencieux. Perturbé, peut-être. Transi d'une impression qu'il ne connaissait plus. D'une envie que son âme avait chassé depuis longtemps de son corps, sans remord. Sans regret. La glace refit surface, anéantissant par la même occasion le brasier qui avait tenté de se faufiler en lui. Ça, Shawn ne devait plus le connaître. Ça, Shawn ne souhaitait plus le connaître.

La provocation. Voilà ce qu'O'Shea maîtrisait à la perfection. En plus des baisers. « Tu me dégoûtes. » Lâcha-t-il, en pleine contradiction entre ce qu'il pensait et ce qu'il ressentait. Perturbé. Peu habitué aux changements, Shawn ne saisissait plus les nuances et les subtilités des divergences. « J'ose te le dire. Tu me dégoûtes. C'est comme ça que tu prends ton pied, O'Shea ? » Un instant, ses yeux dérivèrent vers l'entrecuisse du boxeur. « Et je vois que c'est grâce à ça que tu bandes. » Aucune fioritures. Aucune façon détournée d'annoncer la chose. À quoi bon ? Il avait marché. Il l'avait suivi dans une connerie mensongère. Les cuisses du blondinet ne s'écartaient pas pour les puissants. Ce n'était que l'impression qu'il souhaitait donner. À la place, c'était celles des riches qui s’espaçaient – ou qui tentaient de le faire – avant que Shawn ne leur arrache leurs sombres secrets dès que ses supérieurs le lui ordonnait. Une nouvelle facette remplaçait celle débonnaire de l'agent. Un masque plus sombre avait été déposé sur sa trogne angélique. c]]« Je ne te contredirais pas, O'Shea. Pour une fois, tu fais preuve de plus d'esprit que ta tronche le laisse présager. »[/i] Rajouta-t-il. Les yeux rivés dans l'océan d'O'Shea. Malgré la verve de ses paroles et sa foutue envie de se barrer, comme le lui proposait ses neurones, son corps lui dictait de rester. Son corps lui murmurait de se glisser contre celui d'O'Shea, de se perdre sur sa peau, d'effleurer ses facettes les plus rugueuses comme les plus lisses… À la place, il chassait cette envie folle de normalité, s'enferra dans un terreau d'insensibilité et chassait O'Shea autant que dans sa tête que sur le plan physique. Ses plans foutus, il ne chercherait pas à lui extirper des informations. De toute façon, il ne les lui donnerait pas : sinon, il aurait parlé. Il ne l'aurait pas embrassé comme un enfiévré.
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